Frederic Jaudon – Une aventure humaine et collective intense

Tu vas quitter le Champagne Basket après plusieurs années au poste d’assistant coach aux côtés de Cédric Heitz puis de Thomas Andrieux, d’abord dans l’élite puis en Pro B. Que retiendras-tu de toutes ces saisons ?
Ces années au Champagne Basket faisaient suite à quatre saisons dans un club de Pro B qui m’avaient permis d’appréhender et d’exercer en tant qu’adjoint, avec les attentes et la charge de travail inhérente à ce poste. Cette période m’a aidé à organiser et à optimiser mon travail de scouting, qu’il soit collectif ou individuel en fonction des attentes du coach principal et de ses axes de travail. Au Champagne Basket, dans l’élite, j’ai pu affiner ce travail avec encore plus de rigueur et avec la précision que nécessite le haut niveau. Au contact de joueurs aux compétences supérieures, chaque détail a son importance et nécessite une approche technico-tactique plus aboutie et plus précise. Dans l’élite, tout va plus vite et la moindre erreur est sanctionnée immédiatement.
Comment s’est déroulée la transition entre Cédric Heitz et Thomas Andrieux ?
Thomas est arrivé en fin de saison 2021-2022, alors que la relégation menaçait. L’équipe a remporté trois de ses six derniers matchs et encaissé deux défaites très frustrantes en déplacement au Portel et à Limoges. Les joueurs sont restés focus jusqu’au bout et mon rôle n’a pas changé lors de ces dernières semaines, toujours dans l’accompagnement et le soutien en rapport aux attentes de Thomas, dans un contexte délicat. Malheureusement, nous n’avons pu éviter le retour en Pro B.
Dans ton rôle d’assistant, quelle est ta philosophie d’accompagnement ?
Ce métier consiste avant tout à être à l’écoute et en soutien du coach. Être disponible et force de proposition chaque jour, que ce soit sur le plan organisationnel ou tactique. Être autonome et source d’informations pour faciliter la prise de décision du coach et en adéquation avec sa philosophie de jeu. L’assistant doit aussi être un relais entre les joueurs et l’ensemble du staff pour optimiser les perfs de chacun en gardant l’objectif commun en ligne de mire.
Quelle est la saison qui t’a le plus marqué, et pourquoi ?
La saison dernière a été exceptionnelle avec cinquante matchs joués. Malgré notre défaite en finale contre l’Elan Chalon, c’était au-delà des attentes, une aventure humaine et collective intense avec une somme de travail incroyablement fournie.
Quels sont les cinq joueurs qui t’ont le plus marqué ? As-tu encore des relations avec eux ?
Il est difficile d’en retenir si peu sur les dizaines de joueurs rencontrés au cours de ces années, avec lesquels on partage beaucoup pendant quasiment dix mois par an. J’échange régulièrement avec certains d’entre eux, qui jouent à l’étranger ou dans d’autres clubs de l’Hexagone. Pour citer des noms, je retiendrais l’élégance de Blake Schilb, les aptitudes au scoring de Devin Ebanks, la pureté du tir de Jimmy Baron, le fighting de Jean-Baptiste Maille et l’état d’esprit remarquable des dix garçons de cette dernière année.
 Quel est le pire souvenir de ton passage au Champagne Basket et comment as-tu fait pour rebondir ?
La défaite frustrante en finale de Leaders Cup cette saison contre Vichy, qui aurait amené un premier trophée au club, reste la plus dure expérience de ces six dernières années. Mais après la déception, le groupe et le staff ont utilisé cette épreuve pour continuer à travailler encore plus. Cela a permis d’engendrer cette série de neuf victoires, qui reste un record à battre sur les prochaines années.
Quel est ton bilan final de cette saison 2023/2024 ?
On aurait aimé passer les quarts de finale et jouer quelques rencontres de plus, ne serait-ce que pour avoir tous ensemble quelques moments d’émotion, mais le sport professionnel ne fait que peu de concessions et, parfois, des aléas externes viennent nous impacter plus que de raison. Il ne faut pas avoir de regrets.
Comment envisages-tu ton avenir désormais ?
Après dix années consécutives en LNB et 396 matches au cumul entre Pro B et Pro A, j’augmenterai peut-être mon total à l’avenir. Cela représente beaucoup d’investissement personnel, de sacrifices sur de nombreux aspects et un temps de travail « un peu » supérieur au 35 heures hebdomadaires…
Un mot pour les supporters du Champagne Basket ?
Une nouvelle saison se prépare : il faut continuer à soutenir le club et les joueurs dans leurs efforts, et être toujours plus nombreux dans les salles. Chaque saison, la concurrence est plus performante et tout le monde sait maintenant que ce championnat est vraiment compétitif et relevé. Joueurs et staff ont toujours à cœur de partager les victoires, mais dans les moments les plus difficiles, ils ont besoin de vos encouragements pour garder confiance. Allez Champagne Basket !